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12 décembre 2012

Capitaine Flamme Il faut les entendre sur les

Capitaine Flamme

Il faut les entendre sur les pontons ou dans le bar du port le soir à l'heure de l'apéro.

Ils sont fiers, ils ont de quoi. Ils relatent leurs exploits, une pointe d’orgueil dans le verbe, la gueule du baroudeur altière, le teint buriné, les cheveux en bataille, la barbe de trois jours, style vestimentaire à l'appui comme preuve de leur milieu. Le ton un peu trop haut afin d'être entendu de ceux qui ne sont pas censées écouter mais qui tendent néanmoins l'oreille. On est impressionnés : « j'ai pris 50 nœuds, toute la toile dehors », « des creux de 8 mètres », « la vague a rempli mon cockpit ». Waaah, quelles prouesses, quel héroïsme , des Kersauson en puissance … Ils doivent en avoir de belles à raconter … « Le mat a touché l'eau », « des déferlantes par-dessus le pont » … Nous avec notre transat de 15 jours , notre remontée du Brésil , nos 7500 milles parcourus , on s'est dit qu'on allait pas la ramener , on va rester modeste .

Au hasard d'une promenade, nous retrouvons ces mêmes hommes sur leur voilier de ponton. Et là, le mythe s'écroule : incapables de quitter le quai sans arracher le gel coat du bateau voisin, se prenant dans les bouées, se mettant sur la caye (récif) par Force 1 ( entre 1 et 5 Km/h) , faisant des ronds dans l'eau , leur transat se résumant à la traversée du canal de Sainte Lucie , et encore . Vont-ils jusqu'à confondre un bout-dehors avec un tangon ?

En effet, ils en font des étincelles ces marins de cat-way, beuglant à qui mieux-mieux « moi je ceci », « moi je cela ». Ils sont où nos Albators , nos super-marins des mers  , nos Tabarly anonymes? Et pourtant ils sont là, écoutant d'une oreille amusée l'héroïsme de ces capitaines flamme à trois francs six sous, muets mais l’œil brillant et le sourire en coin.

J'admirai un Amel 54 de dernière génération, magnifique bête à la coupe racée, lorsqu'un gars mal embouché montant à bord de son Amel 54 plus ancien mais tout aussi grand, râla dans sa moustache comme pour me faire croire qu'il valait mieux que les autres : « c'est pas la taille du bateau qui fait le marin … ». Jaloux va !

Oui Monsieur, ce n'est pas la taille du bateau qui fait le marin. Mais c'est quoi au juste ? Peut-être son humilité y est-elle pour beaucoup .

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Commentaires
J
Bravo!!! Pour cette description d'une cruelle verité. 2 ans au ponton du Marin j'en ai vu et ratavu des pingoins pareils. Tant et si bien que je suis parti au mouillage. Mais des fois ces Uluberlus viennent aussi au mouillage alors là panique a l'abordage!!!!!
M
Dans mon ex job; nous avions les mêmes .On les appelaient les guerriers de comptoire !!! Simon les connais bien.................
F
Si je peux me permettre, il faut rajouter à toutes ces grandes catégories de grands marins les "on savait pas" qui se plantent ... dans ton bateau! en jurant les grands dieux de la mer que c'est la première fois qu'ils ont un problème de manoeuvre!! Et que non, ce n'est pas eux qui ont pu faire ces plaies dans ta coque...!!! alors que tu viens juste de sauver tes haubans de leur fardage disproportionné!!!!<br /> <br /> Grrrr.... quand tu sais pas, reste au loin, au grand loin!!!!! Et quand tu sais pas, demande à qui sait!!! C'est ce que font les gens en toute humilité, celle qui fait avancer.
G
Bien vu. Y'en a partout des marins comme ça... qui regardent avec dédain les plus petits et plus vieux bateaux. <br /> <br /> Le mieux est encore de laisser dire et d'être présent le jour ou ils se vautrent devant tout le monde. Et surtout essayer de ne pas rire trop fort :)
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